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DE LA VILLE DE PARIS.
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mandement qui vous a esté envoyé, du xxuume du present moys -1'.
"A ceste cause, nous vous avons bien voulu faire ce mot pour vous dire que, en interpretant (2) led. mandement, nous n'entendons aucunement muer ce qui a esté arresté en l'assemblée generalle, qui estde descharger ceulx là qui n'ontaulcun moyen de payer par pauvreté, et non aultres. Dont vous advertirez
Messieurs les officiers du Roy, bourgeois et mandez de vostred. quartier, pour y prendre garde.
"Faict au Bureau de la Ville, le xxvnme jour de Septembre mil v° soixante et unze, n
Pareilz mandemens, aux fins que dessus, ont esté expédiez aux autres Quarteniers de lad. Ville, chacun pour son regard '3'.
DH [CLXXX1X]. — [Lettres du Roi pour le payement du restant des 3oo,ooo livres.]
28 septembre 1571. (A, fol. 234 r°; B, fol. i53 v°.)
De par le Roy'4'. "Très chers et bien amez, quant l'Eschevin Boc­quet est arrivé par devers nous de vostre part i5', nous pensions entendre de luy que vous auriez faict tout debvoir et dilligence de recouvrer et mectre ensemble les huict vingtz tant mil livres, qui vous restent à fournir des 111e m. que ■ nostre bonne Ville de Paris doibt porter, pour sa part de la sub­vention que nous levons sur toutes Ies villes de nostre Royaume, en la presente année, pour le paye­ment des Reislres. Mais ayant, au lieu de cela, en­tendu la demande qu'il nous a faicte dc vous accor­der de pouvoir mectre quelque petit subside sur aucunes denrées enlrans en nostredicte Ville, affin que sur l'émolument d'icelluy vous puissiez' assigner le ramboursement de ceulx sur lesquelz vous enten­dez empruncter les derniers c" livres de la susdicte somme de 111e mil, nous avons eu grande occa­sion de nous courroucer coutre vous, comme nous
faisons apprement, de veoir que les choses sont en­cores en ces termes et que vous vous soye/, si lente­ment cineuz de la grande perplexité où noz affaires sont pour le jour d'huy reduictz, par la faulte que vous avez faicte dc nous fournir à temps la susdicte somme de 111e mil livres, au contraire de cc qui a esté faict par toutes les autres villes de nostre Royaulme, vous ayant mandé comme nous estions sur le poinct dc veoir au dedans d'icelluy quatre ou cinq mil chevaulx Reislres, pour piller et rançonner tous noz subject/., dont le peril croist tous les jour». «A quoy desirant qu'il soict pourveu promptement, nous avons voulu incontinant vous renvoyer led. Bocquet, par lequel nous vous mandons bien expres­sement que, si vous vouliez vous conserver en nostre bonne grace, et que en ung coup nous n'oublions toute la bonne affection que nous avons creu cy devant que vous portez au bien de nostre service, vous re­gardez à recouvrer promptem mt sur vostre, credict
O Voir ci-dessus n° CCCCXCVII, p. 374.
(î) Var. sen impétrant- (A).
'-' Ces trois lignes ne se trouvent que dans B.
-1' Nous replaçons à son ordre chronologique cette lettre égarée sur le Registre A, entre les actes du 19 et du 21 novembre, el sur le Registre B, entre le 16 et le 17 novembre.
(5) Le troisième voyage de Simon Bouquet à la cour avait pour objet de supplier le Roi de permettre au Prévot des Marchands ot aux Echevins d'établir un nouvel octroi sur les entrées de certaines denrées, afin d'arriver à parfaire les 1 oo,ooo livres restant à fournir sur les 3oo,ooo. Mais, comme le montrent bien la présente lettre de Charles IX el celles du 4 octobre suivant (n° DV1), il ne put rien obtenir. La veille, 27 septembre, Bouquet écrivait de Blois à ses collègues.et leur racontait longuement ses déboires, les reproches amers et les exigences du Roi, les obsessions des courtisans, tous unanimes à accuser les Parisiens de mauvais vouloir pour Ies difficultés qu'ils faisaient de prêter au Roi sur parole cette somme de 1 oo,ooo livres : ttN'ai-je donc plus de credit à Paris"?;, lui disait Charles IX ; et les maréchaux de Montmorency et de Vielleville ajoutaient que c'était faire injure à Sa Majesté que de lui montrer une semblable méfiance. Bouquet alors s'adressa à Catherine de Médicis, la priant d'intercéder pour eux auprès de son fils; mais elle lui répondit qu'elle ttse garderait bien de porter parole au Roy qu'elle sçait bien qu'il n'auroit agreable, et que c'estoit trop nous prier-. "Brief, ajoute-t-il, je.ne sçay plus à quel saint me vouer.» Il attendait avec impatience le moment de partir, voyant qu'il ne pouvait plus rien espérer. Cependant il ne pouvait le faire avant d'avoir reçu les rôles des fortifications qu'on lui réclamait avec la der­nière instance. Le 29 septembre, Simon Bouquet était encore à Blois, écrivant au Prévot des Marchands et à ses collègues deux autres lettres pressantes pour réclamer ces rôles, «lesquelz, dit-il, me font rougir, pour avoir tousjours assuré qu'on les aportoit, m'es-ttbahissant grandement que n'é encores eu de vos nouvelles, ou que le s* Damours n'est de retour. On parloit encores ce malin -d'envoier un aultre gentilhomme par delà pour effectuer le contenu des lettres que je vous envoie. Vous advisaut que, non obstant - toutes remonstrances et l'impossibilité alléguée, c'est tousjours de pis en pis. Et sont fichés à ce point d'avoir 111" m. livres, sans per-ttmettre aucune aide... - (Archives nai., H 1881. )Tel est le dernier mot de cette intéressante correspondance, dont nous n'avons pu donner que quelques extraits ou une aualyse sommaire.
vi.                                                                                                                                                                  48